« L'éducation, ça s'apprend pas » - Michel Audiard
La crise sanitaire n’aura pas eu raison du festival Lumière ! Et c’est tant mieux pour nos élèves qui ont pu bénéficier d’une journée placée sous le signe du cinéma dans la ville qui l’a vu naître, la capitale des Gaules, Lyon.
Grâce au soutien financier de la région AURA, les élèves de première section européenne et le groupe de Super 8 audiovisuel ont pu bénéficier d’une sortie entièrement gratuite au festival Lumière. Cela fait dix ans maintenant que la ville de Lyon organise ce festival où les amoureux du cinéma se retrouvent dans toutes les salles obscures de la ville pour (re)découvrir des grands classiques du 7ème art.
La matinée a commencé au cinéma le Comédia avec un plongeon dans le Midwest américain en compagnie de Viggo Mortensen, Maria Bello et William Hurt. Le film a été présenté par Yan Gonzalez, réalisateur français, qui a notamment mis en scène Vanessa Paradis et Julien Doré. Il a également remporté le très convoité prix Jean Vigot avec son film Un Couteau dans le Cœur. Le film projeté, A History of Violence, a été réalisé par David Cronenberg (ExistenZ, la Mouche) et nous entraîne dans l’histoire d’un tranquille père de famille qui cache un passé entaché de violence. Son quotidien familial va être bouleversé quand, pour se défendre et défendre les clients de son restaurant, il abat deux hommes qui les menacent. Les élèves ont été impressionnés par le jeu d’acteur de Viggo Mortensen, qui change de visage sous l’effet de la violence.
C’est l’estomac dans les talons que toute la troupe a rejoint la place Bellecour pour un temps libre dédié principalement à la « restauration »… c’était d’ailleurs la journée internationale du burger et les élèves ne se sont pas fait prier pour le célébrer et le « déguster ».
Le deuxième film sélectionné faisait partie de la rétrospective dédiée à Michel Audiard. En effet, les élèves ont pu découvrir, non sans mal, des dialogues percutants dans le Cave se Rebiffe de Gilles Grangier. Ils ont donc suivi les aventures rocambolesques du Dabe (Jean Gabin) et de ses acolytes (Bernard Blier, Maurice Biraud, Martine Carol). Entre fausse monnaie, bordel de luxe et escroquerie, le Dabe et le Cave (un être ignorant et crédule qui ignore les règles du milieu) se lient d’amitié pour rouler leurs camarades et les policiers. Les sous-titres en anglais ont souvent aidé les élèves à décrypter cet étrange argot parisien qu’ils ne connaissaient pas.
Les échanges après les deux films ont été très riches car chacun avait des arguments fournis pour expliquer sa préférence. Cela fera donc l’objet d’études approfondies en anglais euro.
« Nous sommes ravis d’avoir pu participer au Festival Lumière. Cela nous a donné l’occasion de passer une journée à Lyon pour découvrir deux films que nous ne connaissions pas et aussi découvrir la ville ».
Sofiane et Sarah
« Nous avons aimé les deux films proposés mais, contrairement à nombre de nos camarades, nous avons préféré le Cave se Rebiffe car nous l’avons trouvé plus drôle et passionnant. Nous avons particulièrement apprécié la fin car elle est assez inattendue et le jeu de dupe mené par le graveur (le Cave) et le Dabe (le Boss) est bien pensé ! Le deuxième film, A History of Violence, était baigné de violence et l’acteur, Viggo Mortensen, oscille entre père de famille et personnage violent, comme s’il était bipolaire ou psychopathe. Nous avons passé une très bonne journée avec nos camarades à Lyon »
Charlotte et Lucie
« J’ai vraiment aimé le film A History of Violence car l’acteur principal est vraiment impressionnant. Si je revois le film une seconde fois, je ne verrai plus le personnage principal comme quelqu’un de gentil mais comme un homme avec une certaine violence en lui, prêt à manipuler les personnes autour de lui. Ce film est un chef d’œuvre. C’était incroyable de voir cet acteur changer de personnalité en quelques secondes, de passer d’un visage doux à un visage torturé par la violence. Le jeu d’acteur m’a vraiment bluffée »
Lénaïc et Rita
« Le Cave de Rebiffe était drôle mais parfois, nous ne comprenions pas tous les dialogues d’Audiard. Parfois les gens riaient dans la salle mais pas nous, nous ne comprenions pas pourquoi. Nous étions sûrement trop jeune pour comprendre cet humour si particulier parce que seuls les « vieux » riaient* »
Emeric, Romaric, Adrien, Sarah, Clarence, Gabriel, Noé
La journée s’est poursuivie pour les élèves de Super 8 car c’était le soir du lancement de la saison 2 de Surprise Movie. L’équipe s’est retrouvé à 20 au Quarto pour dévoiler le premier film surprise sélectionné.
Nous tenons à féliciter tous les élèves pour leur attitude exemplaire lors de cette sortie, mais aussi pour leur bonne humeur ! Nous espérons tous retrouver le chemin des salles obscures et de spectacles très vite pour continuer à enrichir le bagage culturel de nos élèves…
Sandrine Charavy
* Pauline : À quoi je le reconnaitrais ?
Le Dabe : Un beau brun, avec des petites bacchantes, grand, l'air con !
Pauline : Ça court les rues, les grands cons !
Le Dabe : Ouais ! Mais celui-là c'est un gabarit exceptionnel ! Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon ! »
*« Et dites-vous bien que dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est faciliter la réussite des médiocres. »
Le Cave se Rebiffe