Rencontre avec Jean-Claude Mourlevat mardi 2 février 2016
Jean-Claude Mourlevat est né en 1952. Professeur d'allemand une dizaine d'années en collège, il devient comédien au théâtre puis metteur en scène. Il se définit comme un «inventeur d'histoires» depuis 15 ans. Il a écrit 15 livres. C'est un auteur de romans, de nouvelles à chute (Silhouette), de contes mais aussi d'albums. Il s'adresse à toutes les catégories d'âge (enfants, adolescents, adultes). Il écrit des romans d'aventure, d'autres plus réalistes, ou fantastiques. Il aborde différents thèmes : enfance, guerre, peur, curiosité. Il partage son temps entre l'écriture, les rencontres et les lectures.
Il réside à Saint-Just Saint-Rambert : c'est pourquoi ses livres se situent parfois dans la région stéphanoise comme Terrienne qui se déroule entre Saint-Etienne et Sury-le-Comtal, notamment sur la route D8 qu'il emprunte souvent. Pour lui, commencer à écrire un livre c'est comme «monter dans une bagnole pourrie, avec un demi-litre d'essence pour Pékin, et voir ce que ça donne».
Il ne désirait pas être écrivain mais d'après son entourage il avait le talent de l'être.
A 40 ans, il écrit son premier livre en 3 semaines, La Balafre. Un auteur inconnu a 1 chance sur 1200 d'être publié. Il a envoyé le manuscrit à 6 éditeurs et obtient une réponse au bout de 3 semaines. Pour ce livre, il trouve l'inspiration à partir d'une photo de sa mère représentant une fillette juive de 5 ans que ses parents avaient cachée dans une ferme 10 mois pendant la 2nde Guerre mondiale. Cette petite fille est repartie avec son oncle et n'a plus donné de nouvelles.
L'enfant océan lui a été inspiré d'un souvenir, qu'il a mélangée à celle du Petit Poucet et à celle de sa famille (il est issu d'une famille de 6 enfants). Un jour, quand il était professeur, un élève de 6ème est venu à l'école sans son cartable car son père l'avait jeté dans un puits.
Son 12ème roman, Terrienne, est l'histoire d'une jeune fille de 17 ans : Anne. Depuis quelques jours, sa grande sœur Gabrielle a disparu. Elle va tout faire pour la retrouver. C'est aussi un roman de science-fiction. Dans ce roman, le personnage de l'écrivain Virgile est un peu l'image de lui-même.
Pour la plupart de ses romans, il s'inspire de son enfance ou de faits qui l'ont marqué, qui lui ont procuré une émotion particulière. Il s'inspire aussi d'autres auteurs car «on ne peut pas écrire sans lire». Ses livres préférés sont Don Quichotte, ceux de Michel Tournier, récemment disparu, et Le Château de Kafka, qu'il relit tous les 3 ans. Il nous confie qu'il ne fait jamais de plan, il laisse sa plume et son esprit écrire, contrairement à d'autres auteurs.
Pour chacun de ses livres, l'auteur écrit l'histoire puis trouve le titre à la fin.
Il met environ un an pour écrire un livre. Il n'a pas l'habitude d'écrire la suite d'un roman mais l'un de ses éditeurs lui a conseillé de le faire. Jean-Claude Mourlevat nous a aussi expliqué qu'écrire un nouveau livre est assez compliqué car l'histoire du livre précédent est toujours présente dans son esprit.
Il n'aime pas qu'on représente les visages des personnages sur la couverture du livre car cela gâche l'image qu'il a en tête du personnage. Le roman La Balafre a changé 3 fois de couverture.
Son père décède quand il écrit son 3ème livre.
Cet auteur a reçu une vingtaine de prix littéraires et 2 prix «Sorcière» (prix organisé par l'association des libraires spécialisés pour la jeunesse) dont un pour Combat d'hiver et un autre pour La rivière à l'envers. Il a été 3 fois candidat représentant la France pour le prix Andersson (surnommé le petit prix Nobel de littérature, prix international décerné tous les 2 ans par l'union internationale des livres de jeunesse) et est arrivé une fois en finale.
Son livre Combat d'hiver est traduit en plus de 20 langues : il est le plus populaire et va devenir un film. Parmi tous ses livres, Jean-Claude Mourlevat a une préférence pour Le Chagrin du roi mort et la ballade de Cornebique, histoire farfelue et profonde.
Son premier éditeur est Pocket qui a publié 5 romans de lui. Il entre aussi chez Gallimard qui a publié 7 romans.
Il gagne 10% de la vente d'un livre. Le reste revient à l'éditeur, au libraire, au fabricant du livre...
Il nous a conseillé La 3ème vengeance de Robert Poutifard qui d'après sa présentation a l'air désopilant. Il travaille actuellement sur le scénario de ce roman pour une adaptation cinématographique.
Le dernier livre qu'il a écrit est pour les adultes et se nomme Et je danse aussi.
C'est un homme très souriant et plaisant. Un écrivain n'est pas toujours un homme discret et timide, ni non plus quelqu'un à qui le succès monte à la tête. Il est resté simple.
Cette rencontre était très intéressante et instructive car Jean-Claude Mourlevat a donné son avis sur le ou les livres lus, ce qui a permis de comprendre l'origine de l'histoire de ces livres. C'est très sympathique à lui d'avoir rendu visite au sein du lycée car c'est important de rencontrer les auteurs des livres. Pour un grand nombre d'élèves, c'était la 1ère fois qu'ils rencontraient un écrivain. Certains ont trouvé dommage que cela n'ait duré qu'une heure et sont partants pour un échange avec un autre écrivain.
La classe de 2nde 8